Spotted by Locals est une communauté de bloggers présente dans plus de 80 villes dont Bruxelles. Maria Alice Ferigo a visité l’exposition « Schieven Regards III » en octobre 2020 à la galerie Passerelle Louise et a souhaité faire un article sur les trois projets consacrés au confinement.
Né en 1982, Thomas Vanoost est un artiste belge utilisant la photographie comme support et travaillant à Bruxelles. Diplômé d’une école de photographie en 2002, il a en parallèle étudié la philosophie, la sociologie et la finance avant de poursuivre une carrière dans le secteur financier. À la suite d’une remise en question existentielle, il se consacre depuis 2015 à son activité de photographe. Profondément influencé par son background en philosophie, son travail cherche à interroger le rapport de l’humain à un monde chaotique en perpétuel mouvement.
Julian Hills – “hools” -, est un photographe autodidacte anglais vivant à Bruxelles, il se dévoue essentiellement à la photographie sociale et caritative. Au cours des reportages qu’il effectue, ce sont les rencontres avec toutes les personnes présentes – bénévoles, bénéficiaires, … – qui le stimulent, l’enthousiasment, le touchent. Dans l’échange, il trouve des émotions qu’il affectionne et qui l’inspirent. Il collabore avec des associations telles que ATD Quart monde, Au-delà des Nuages, La fondation contre le cancer, Make a Wish, Bikers for Children, Justine for Kids, Down syndrome foundation, Nos Pilifs, Fondation Lou, Le Huitième Jour, … Il a publié un livre “ordinary people” en 2017 et a eu de nombreuses expositions depuis 2013.
Je suis Julian Hills – “hools” -, photographe autodidacte anglais vivant à Bruxelles, je me dévoue essentiellement à la photographie sociale et caritative.
Au cours des reportages que j’effectue, ce sont les rencontres avec toutes les personnes présentes – bénévoles, bénéficiaires, … – qui me stimulent, m’enthousiasment, me touchent. Dans l’échange, je trouve des émotions que j’affectionne et qui m’inspirent.
Je collabore avec des associations telles que ATD Quart monde, Au-delà des Nuages, La fondation contre le cancer, Make a Wish, Bikers for Children, Justine for Kids, Down syndrome foundation, Nos Pilifs, Fondation Lou, Le Huitième Jour, …
J’ai publié un livre “ordinary people” en 2017 et j’ai eu plus de nombreuses expositions depuis 2013.
Lors du confinement en mars j’ai vite ressenti le besoin de photographier autre chose que mes chats et mon jardin….
Je vis dans une sympa cité-jardin et via l’association du quartier, j’ai envoyé un appel à mes voisins, leur proposant que je passe devant chez eux les photographier à leur porteou fenêtres; enregistrant ainsi une trace de cette période si particulière.
Beaucoup ont répondu à l’appel et j’ai eu un immense plaisir à passer dans les rues de mon quartier – parfois que je ne connaissais pas – et surtout d’avoir des sympathiques échanges et rencontres.
Né en 1982, Thomas Vanoost est un artiste belge utilisant la photographie comme support et travaillant à Bruxelles. Diplômé d’une école de photographie en 2002, il a en parallèle étudié la philosophie, la sociologie et la finance avant de poursuivre une carrière dans le secteur financier. À la suite d’une remise en question existentielle, il se consacre depuis 2015 à son activité de photographe. Profondément influencé par son background en philosophie, son travail cherche à interroger le rapport de l’humain à un monde chaotique en perpétuel mouvement.
L’exposition est constituée de 5 photographies en expositions multiples prises entre 2016 et 2019, sélectionnées car elles fonctionnent particulièrement bien ensemble.
Ce travail photographique en exposition multiple explore le thème de la ville et de ses habitants, ce qui en soit n’est pas particulièrement original. Ce qui fait cependant la spécificité de cette approche, c’est qu’elle cherche à exprimer visuellement le mouvement constant, l’instabilité et l’impermanence de la vie au coeur des grandes métropoles.
Ma démarche photographique trouve ses sources dans l’ontologie, la branche de la philosophie qui s’intéresse à la nature de l’être, et dans la phénoménologie, qui s’intéresse entre autres à la façon dont le monde se donne à percevoir. Sans entrer dans les détails ni utiliser trop de jargon, je voudrais cependant donner quelques clés de lecture pour expliquer mon approche.
Le concept central autour duquel s’articule cette série est l’idée selon laquelle toute réalité est intrinsèquement chaotique et instable. Cette vision du monde comme traversé par un mouvement éternel de changement n’a rien de nouveau en philosophie. Héraclite d’Ephèse l’avait déjà formulée au Ve siècle avant Jesus Christ, à travers le concept de « pantha rei », expression qui signifie littéralement « toutes les choses coulent » et qui exprime l’idée d’un monde en mouvement perpétuel. Aujourd’hui, ce concept reste plus que jamais d’actualité. Pour le meilleur et pour le pire, nous vivons dans un monde en changement, qui évolue tellement rapidement que nous ne parvenons pas toujours à en suivre le rythme. Et cependant, nous, êtres humains, avons tendance à le percevoir comme quelque chose de relativement stable et permanent.
Cette dichotomie est tout à fait paradoxale. D’une part, la réalité se donne à percevoir comme relativement fixe et immuable, alors que d’autre part nous pouvons voir et ressentir le mouvement partout autour de nous.
Mon travail en expositions multiple Instabilités cherche à rétablir un certain équilibre en tentant d’exprimer visuellement ce chaos, cette instabilité de l’existence. En travaillant les expositions multiples, c’est à dire en photographiant la même scène de ville à travers la temporalité, et en construisant mes images selon le mode du mouvement, je cherche à transmettre cette impression de « pantha rei ».
L’émotion était le fil conducteur de cette exposition de portraits ! Le travail artistique de Christophe Martinez ne vous a pas laissé indifferent. Des visages, des regard, des émotions vous ont fait voyager.
Après avoir abordé la photographie sous un angle plus classique, dans l’esprit reportage, Christophe Martinez a pris un virage à 180° et s’est spécialisé dans le portrait très souvent en noir et blanc. Grâce à sa parfaite maitrise, il nous livre les émotions les plus intimes de ses sujets.
Impossible de rester indifférent face à ces visages et surtout ces regards. La technique est sans conteste un paramètre incontournable pour réussir une photo, mais il y a également un élément plus subjectif qui fait la différence, c’est la pureté du regard qui observe. Un photographe de talent se doit de garder ses yeux d’enfant afin de capter l’invisible et l’émotion sans jugements…
Christophe Martinez possède ce
regard !
Christophe est un des trois photographes invités pour la deuxième édition de l’exposition « Schieven Regard II » qui a l’ambition de « Make Brussels Tof Again ! ».
Dans les cultures africaines, les masques occupent une place importante. Ils servent de lien entre le visible l’invisible et représentent aussi bien le divin que les forces qui régissent la nature et les passions humaines. Comme dépositaires de l’ordre naturel et surnaturel ils sont des intermédiaires qui nous transmettent des messages. Ce travail photographique fait apparaître de nuit devant des endroits qui portent les traces de la colonisation belge, des masques qui rappellent le poids que les africains ont porté durant cette période.
Michel est un des trois photographes invités pour la deuxième édition de l’exposition « Schieven Regard II » qui a l’ambition de « Make Brussels Tof Again ! ».
Michel Kutendakana est né d’une mère belge et d’un père congolais. Géomètre et urbaniste de formation, la ville et ses soubresauts font partie de son quotidien professionnel depuis longtemps. Passionné de photographie, il s’est formé en autodidacte et en suivant des cours ou des stages auprès de différents photographes. Son regard se porte naturellement sur l’architecture et la manière dont elle façonne notre environnement. L’humain garde cependant une grande place dans son travail, de manière esthétisante quand il exprime son goût pour la photographie de mode. Mais ses engagements sociaux lui donnent également une vision plus humaniste de la photographie, attentive aux personnes d’origine diverses qui construisent l’identité originale de Bruxelles, riche de son mélange de cultures.
2017 Exposition collective avec l’atelier de photographie Contraste à l’hippodrome de Boitsfort : série consacrée aux projets d’aménagement du site 2017 Exposition « Sublime Bruxelles » organisée par le Ville de Bruxelles à la Bourse. / 1er prix du concours photo autour de l’architecture des boulevards. 2018 Exposition collective de l’atelier Bruxel, Art et Technique de Catherine Minala, à la galerie Verhaeren à Watermael-Boitsfort : Série consacrée aux ponts 2019 Exposition collective de l’Atelier Bruxel, Art et Technique de Catherine Minala, à la galerie Verhaeren à Watermael-Boitsfort : présentation des premières photos de la série « Les fantômes de la colonie »
3ième photographe à se joindre aux photographes résidents pour l’exposition « Schieven Regards » en ocotbre 2018 : Lillo Mendola
Lillo Mendola est un photographe d’origine bruxelloise. Après avoir terminé des études à l’Ihecs en 2010, il entame une carrière dans le marketing digital, tout en poursuivant son activité de photographe. Après plusieurs années passées en agences, entrecoupées de voyages humanitaires, il décide fin 2015 de se lancer pleinement comme freelance.
Aujourd’hui, il exerce son métier de photographe au travers de séances portraits, de mariages, d’évènements et par l’organisation de stages photographiques. Lillo se consacre aussi à la création de contenus vidéo et garde un pied dans le marketing digital en tant que consultant.
Vous pouvez découvrir un aperçu de son travail sur son site ou sur son compte Instagram @BruxellesVueDuSol.
Le projet Bruxelles Vue Du Sol est né début juin 2016 d’une envie de faire découvrir la capitale belge sous une nouvelle perspective. En contre-pied des photos prises « vue du ciel » ou depuis les hauteurs de toits, l’idée de positionner l’appareil au niveau du sol s’est imposée d’elle-même. Cette approche novatrice permet de montrer Bruxelles sous un angle original et rarement vu. Le public s’amuse dès lors à (re)découvrir et à reconnaitre les lieux connus de Bruxelles, tout comme ses perles rares.
Au delà de cette recherche d’originalité, le projet est aussi né de la volonté de l’artiste de participer à redorer le blason de la ville, ternie par l’actualité.
A sa manière, Lillo Mendola espère ainsi apporter sa pierre à l’édifice et réaffirmer la beauté de sa ville natale.
Le 2ième photographe qui se joindra à nous pour l’exposition « Schieven Regards » en octobre 2018 est Marc Guillaume. Tout comme Helen nous lui laissons le soin de vous présenter son projet.
Le service de revalidation dans lequel travaille mon épouse Franciska accueille généralement des cas assez lourds. Accidentés de la route, trauma post opératoire, maladies ou dysfonctionnements graves, les patients sont rarement de passage car leurs traumatismes demandent un travail de rééducation long et souvent douloureux. Ces femmes, ces hommes, ces enfants sont là pour réapprendre à devenir autonome, à se déplacer, à s’accepter, à entamer une nouvelle vie. Pour se faire ils sont épaulés par une équipe pluridisciplinaire fabuleuse.
A la demande du service et en vue d’exposer certaines de ces photos sur les murs de l’unité, j’ai eu la chance de photographier pendant quelques mois certains de ces patients qui ont acceptés de se prêter au jeu ainsi que le travail d’une équipe pluridisciplinaire formidable sans laquelle ce long processus de revalidation ne serait pas possible.
Ce travail n’a jamais été montré en dehors des murs de l’institut hormis à quelques contacts privés et il me semble intéressant de dévoiler ces images au grand jour afin de rappeler au public qu’il existe à Bruxelles (ou ailleurs) des gens dont la vie a un jour basculée et qui luttent chaque jour, à force de courage, de haut et de bas, afin de retrouver un quotidien possible.
Les photos sélectionnées ici donnent un aperçu de ce travail et ne constitue en rien une sélection définitive. Vu le nombre restreint d’images à présenter, j’ai choisi de privilégier les photos du quotidien de trois patients qui m’ont particulièrement marqué.
Je pense que ces images peuvent rentrer dans la vision d’un Bruxelles décalé et en marge de la vie courante que la plupart de nous connaissons. Ici, ce n’est pas tant le regard mais les corps qui sont « schieve » et qu’il faut apprendre à redresser.